SUEZ et le CNRS s’unissent pour une gestion plus durable de l’eau et des déchets
Forts d’une collaboration riche et fructueuse, SUEZ et le CNRS ont souhaité consolider et structurer leur relation à travers la signature d’un accord-cadre. Ensemble, les deux partenaires veulent répondre aux enjeux majeurs de la gestion de l’eau et des déchets, en adoptant une approche systémique.
Depuis sa création, SUEZ, un des leaders mondiaux dans la gestion de l’eau et des déchets, s’appuie sur sa stratégie d’innovation pour s’adapter aux enjeux sociétaux et réglementaires. « Par nature, notre vocation est d’avoir un impact positif sur l’environnement », souligne Guillaume Stahl, directeur Science et Technologie de l’entreprise. « Dans un contexte de changement climatique et de raréfaction des ressources, notre rôle est d’imaginer, avec nos clients, les meilleures façons de répondre aux exigences actuelles et futures. Il s’agit ainsi non seulement de se conformer aux réglementations existantes, mais également d’anticiper celles à venir et d’aller au-delà, en s’inscrivant dans une démarche véritablement durable. »
Plus de 30 projets de recherche partenariale en dix ans
Afin de répondre à ces enjeux cruciaux, SUEZ mène de nombreux travaux de recherche en partenariat avec des laboratoires publics, sous tutelle du CNRS. Preuve de la richesse de cette collaboration : sur les dix dernières années, l’entreprise a mené plus d’une trentaine de projets de ce type. « Cette relation entre les deux entités est quasiment sans limites, puisque les problématiques de la gestion de l’eau et des déchets concernent plus de 100 laboratoires sous tutelle ou cotutelle du CNRS et 7 de ses 10 instituts », note Marie Côte, responsable de la coopération pour la filière Eau et Partenariats Stratégiques du CNRS. Une pluridisciplinarité unique qui offre à SUEZ l’opportunité d’aborder des sujets variés – de la gestion et l’optimisation du petit cycle de l’eau au traitement des polluants de toute nature, en passant par la décarbonation du traitement des déchets – à travers différents prismes complémentaires.
Par exemple, l’entreprise travaille depuis 2021 avec l’Institut de Chimie de la Matière Condensée de Bordeaux (ICMCB, CNRS/Université de Bordeaux/Bordeaux INP) sur un projet de valorisation des boues d’épuration. Ces travaux en cours ont déjà abouti au développement d’un équipement pilote permettant de réduire le volume des boues, d’en extraire les minéraux et de détruire les micropolluants, tout en limitant la consommation d’énergie du procédé.

Un accord-cadre pour fluidifier et renforcer la collaboration
Si, à l’image de celui-ci, les nombreux projets de recherche communs ont porté leurs fruits, ils étaient jusqu’à présent menés de façon individuelle et opportuniste, sans lien les uns avec les autres. « Nous souhaitions désormais donner une dimension stratégique à notre collaboration, en la dotant d’une vision scientifique partagée, sur le long terme », indique Guillaume Stahl. Cette volonté a ainsi pris la forme d’un accord-cadre liant SUEZ et le CNRS, officiellement signé le 9 avril 2025 pour une durée de cinq ans.
« Cette signature marque aussi une nouvelle étape dans notre relation, afin de passer à la vitesse supérieure », ajoute Marie Côte. « En effet, l’accord-cadre favorise la mise en place de futurs projets communs en fournissant une structure déjà définie, sans avoir besoin de négocier les conditions de la collaboration à chaque fois. En fluidifiant les relations, il contribue à accélérer le développement d’innovations. » Chaque acteur peut ainsi se concentrer sur le partage de son expertise : la production de connaissances scientifiques, par les laboratoires sous tutelle du CNRS, et leur mise en œuvre opérationnelle, par les équipes de SUEZ. Et l’entreprise s’intéressera également aux innovations déjà développées et valorisées par la création de start-up issues du CNRS.
Des discussions stratégiques autour d’une vision systémique
Pour établir leur feuille de route commune, les deux partenaires entendent, une nouvelle fois, profiter de leur complémentarité. Les orientations scientifiques seront en effet le fruit de dialogues stratégiques lors desquels chacun apportera sa vision, avec l’ambition d’aborder les problématiques sous un autre angle. « Il est aujourd’hui indispensable de raisonner de façon systémique, car les fondamentaux sur lesquels reposent nos métiers atteignent des limites », affirme Guillaume Stahl. « Tous les pans de notre activité peuvent être interconnectés : le traitement de l’eau peut entraîner le rejet de polluants dans les boues d’épuration, qui doivent à leur tour être traitées, ce qui risque d’induire une hausse de la consommation d’énergie… Il faut donc changer de paradigme et considérer la gestion de l’eau et des déchets dans son ensemble, tout en intégrant les dimensions sociétales de la transition écologique. » Une approche qui tire pleinement parti de la pluridisciplinarité du CNRS.
L’accord-cadre s’accompagne déjà d’une première liste de thématiques pertinentes à explorer : gestion des boues d’épuration, nouvelles méthodes d’accès à l’eau et dessalement, traitement des micropolluants – dont les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) –, amélioration des processus de gestion de déchets, notamment via l’IA et la robotique, ou encore décarbonation des procédés employés. « Néanmoins, cette liste n’est ni définitive ni exhaustive, elle sert surtout à alimenter les discussions stratégiques, qui détermineront les problématiques pertinentes », insiste Guillaume Stahl.
Celles-ci seront alors déclinées en questions scientifiques plus précises, qui donneront ensuite lieu – en parallèle, bien sûr, des collaborations en cours – au lancement de nouveaux projets de recherche communs. Pour cela, le CNRS aiguillera vers le laboratoire le plus à même de mener ces travaux et SUEZ identifiera les interlocuteurs idoines au sein de ses équipes. « L’accord-cadre a été conclu rapidement, ce qui témoigne de la volonté des deux entités d’avancer au plus vite vers la concrétisation de ce rapprochement. De nouvelles collaborations devraient donc très prochainement voir le jour », prévoit Marie Côte.